UNDER CONSTRUCTION
The sense of Wonder.
Dans le grand désert de Thar, la myriade de castes traditionnelles continuant d'animer faubourgs et villages est une inépuisable source d’inspiration. Chanteurs, musiciens, bardes errants, danseurs, charmeurs de serpents, marionnettistes, acrobates, acteurs ou magiciens... incarnent quelques-unes des expressions artistiques les plus éclatantes du sous-continent, tout en tâchant humblement de vivre de leur héritage.
*****
Au début de ce nouveau siècle, le Festival Les Orientales (Fr) révélait les enfants manghaniyar et langâ du Rajasthan, aux yeux brillants, habités par la noblesse d’un art séculaire continuant de fleurir dans les villages du désert et les faubourgs animés de Jaipur à Jaisalmer.
Une décennie plus tard, au coeur de Langâ Colony, quartier des musiciens de la banlieue de Jaipur, leurs cadets continuent de se faire remarquer – âpre sélection lorsqu’on sait le génie de la plupart des enfants issus des familles de musiciens.
Leurs chants déclamés donnent à entendre un quotidien ponctué par le rythme de la terre, le cycle de la nature et de l’existence, le bon vouloir des divinités, qui réclament la mousson et qui colportent les épopées guerrières, mystiques et amoureuses des héros populaires. Le scintillement de ces voix qui s’élèvent toujours plus haut, sinueuses ; la détermination fière qu’elles charrient ; l’apprentissage plus mimétique que scholastique dont elles résultent… En un sens, elles incarnent l’essence même des musiques populaires. Leur existence est fondée sur l’imprégnation, entre nature et culture ; le don de faire jaillir dans l’instant l’essentiel du sentiment, la vérité de l’âme. À travers le jugal bandai ou joute vocale en duo, les petits chanteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes. Même lorsque la voix est encore peu assurée, la conviction est éclatante, et déjà, ils parviennent à se frayer un chemin dans le labyrinthe d’une connaissance musicale complexe...
*****
Les Jôgi Nât (qu’ils soient Kalbelya et Sapera), les Jôgi Kanpatta, les Jôgi Vadi et les Nâyik sont chacun à leur façon charmeurs de serpent, ce métier consistant pour l’essentiel à rendre un culte à l’animal mythique. Traditionnellement, ces castes chassent le cobra des villages lors des récoltes et de la saison des pluies, font commerce de leur poison et tâchent de parer aux morsures qui continuent de représenter un taux important de mortalité dans le monde rural. Aujourd’hui encore, le serpent nâga est l’objet d’un pacte secret, il est donc exclu de le tuer. On se contente de lui ôter son venin en lui sectionnant les crochets ; une fois ces derniers repoussés, sa liberté lui est rendue. Cette coutume se retrouve jusqu’en Egypte. En 1972, la ligue indienne de protection de la faune bannit le trafic de serpents et de leur poison. Les femmes jôgi kalbelya et sapera, qui avaient pour devoir de danser aux côtés du cobra lors des rituels du quotidien, doivent alors redoubler de créativité pour se substituer à l’animal.
Ainsi émerge sous l’impulsion de Gulabi Sapera, la fameuse danse kalbelya (de kâli, « noir », couleur de la robe brodée), qu’elle élève à la scène et pare de ses plus beaux atours. Il faut dire que le parcours de Gulabi (« rose » comme la couleur) force non seulement le respect, mais suscite l’inspiration.
Suva Devi fut quant à elle la première danseuse kalbelya à se produire en France suite à son apparition mémorable dans le film Latcho Drom de Tony Gatlif (1993).
Les Jôgi Kalbelya et Sapera ont sublimé la relation au serpent nâga chassé et vénéré tel un Dieu autrefois pour s’imposer comme les icônes de la culture proto-gypsy à travers une danse de séduction audacieuse, scandée par quelques tours acrobatiques, magnifiée par le soin accordée à la parure que chaque danseuse imagine et réalise à son image. Le kalbelya, danse à la robe noire (de kâli, « noir »), ainsi librement inspiré du cobra, est aujourd’hui l’une des danses populaires les plus appréciées en Inde et plus largement dans le monde nomade. Une pratique en constante évolution puisque désormais y est intégrée une gestuelle empruntée aux films masala de Bollywood.
Visant donc à imiter la fascination exercée par le cobra, la danse kalbelya est accompagnée au pungî (ou been) et au dhol. Les voix aiguës, toujours féminines, qui soutiennent la danse donnent à entendre une forme fixe (structure et refrain identiques quelque soit le village), mais chaque fois réinvestie différemment : les chansons, souvent à consonance amoureuse, se présentent comme un journal dans lequel la chanteuse vient verser sa propre histoire.
*****
Merci à Alain Weber d'avoir mis en partage sa passion du Rajasthan.
The river belt of Bengal, seen by Edith Nicol, author, project manager | Rodolphe Galant, film director | Saurav Moni, music advisor
One object, several subjects | This project presents the “river songs”: poems sung along the banks or while sailing the waters of Indian West Bengal and Bangladesh by river workers, these men and women whose lives are governed by the whims of nature, whether they be fishermen, herd keepers, ploughmen, boatmen or full-time bards!
The issues | Soon to be obsolete expressions of country life: the lifestyles they describe and on which they depend entirely appear to be dying out. The acceleration of climate change, the increase in ecological disasters and the extreme conditions under which populations survive in remote regions exacerbate the increase in rural exodus, forcing traditional practices and knowledge into oblivion.
The interest | These songs and music stemming from oral traditions form a distinct paradigm. They tirelessly tell of the absolute, invisible and increasingly fragile bond between the soul and nature, uniting individuals with their community, the land and God. More generally, they find their source in their environment and make its representation possible.
THE PROJECT | To identify, meet with the keepers of these musical and poetic traditions, so as to hear –in order to collect their stories and document their daily lives.
4 COMPLEMENTARY MEDIAS = 4 VIEWPOINTS TO BE EXPLORED
↳ Experiencing and CHRONICLING the ordinary lives of these others. Texts, photographs, “audiographies” and very short films will be published and/or broadcasted in newspapers and magazines, on the Internet and the radio. At the same time, a virtual platform (website) focusing entirely on the project will be developed to support these accounts.
↳ COLLECTING the songs within our reach; recording and transcribing, so as to later translate and published a multilingual book with an audio CD included.
↳ FILMING, drawing inspiration from the practices of experimental ethnography, and thereby painting the portraits of the river workers. Broadcasting this film or documentary series through physical networks (TV, film festivals, cinema), while also showing these images to those who took part in their creation, on either side of the Indo-Bangladeshi border.
↳ Accompanying amateur artist on national and foreign stages, either by PRODUCING shows, organising exhibitions or speaking before an audience, so as to promote this poetic culture and provide information on the environmental, economic and therefore cultural challenges faced by present-day Bengal.
**********************
"All the rivers end up in the same sky. "
~ Anonymous
**********************
UNDER CONSTRUCTION
In Kalitola, February 2011 | January 2014
UNDER CONSTRUCTION
UNDER CONSTRUCTION
UNDER CONSTRUCTION
UNDER CONSTRUCTION
Baul-Fakiri is an umbrella term for the innumerable diverse paths of shohojiya sadhona and their attendant music practised through the length and breadth of Bengal. Popular spirituality at the ground level has always provided for a counter-narrative to institutionalized mainstream religion - be it Vedic Hinduism, Buddhism or Shariati Islam - and embraced esoteric tantric practices, an egalitarian philosophy and the quest for self-knowledge. Baul-Fakirs are a product of this ancient historic continuum and draw on the influences of Buddhist Tantrism, Shohojiya Vaishnavism and Ma'rifati Sufi philosophy.
They lay great emphasis on finding the right living guru (or murshid) through whom one can access the ineffable, but reject the hereditary hierarchisation of guruvaad that has been the bane of many such sectarian paths. They focus on atma-tattva or self-knowledge as the fundamental step of one's spiritual journey and ask each of us to live in the present and believe in experiential truths rather than place our faith in the received wisdom of the Quran, the Gita or the Bible. They accept that there are only two kinds of people on earth - men and women - and hence reject all forms of social division. Their music is an integral part of their praxis, and addresses the different stages of their spiritual journey through life. These songs also carry on the great Bengali tradition of bhakti lyrics from the Middle Ages and the songs of some of the well-known Baul-Fakiri mohajon's like Lalon, Kubir or Hason.
The Nadia-Murshidabad belt along the Bangladesh border is still infused with shohojiya practises even today. From Lalon to Kubir, this region - once famous as a seat of Vedic learning and then as the source of Shri Chaitanya's Vaishnav revolution - has proved to be fertile, producing some of the greatest songwriters in the Baul-Fakiri tradition. With the exception of the monsoon, sadhushongos and melas are numerous and quite popular throughout the year, and provide appreciative audiences for night-long sessions of tattva songs addressing different aspects of their discourse presented as a duel between two singers. With or without the recognition from the wider world as has happened to the bauls of Birbhum in the twentieth century, the bauls and fakirs of this region can thus sustain themselves within this living tradition in their own rural cultural domain.
Soumik Datta, text
Various touring projects have been developed since 2011.
UNDER CONSTRUCTION
UNDER CONSTRUCTION
THANKS TO Thaike Oo (one of the most clever person I have ever met - with metta), Soe Thein & his son Phyo Wei Thu (the sweet talented little player of patala we made come to Europe in 2008), Thirie Maung Maung (master of pat waing, nineteen gold medalist of the "Nation"), U Win Hlaing (revered Nat-kadaw who got "married" with the Spirit Mr Whisky, the one who gambles on cocks, who lays us drinking), Tejo Basa (my beautiful monk Mr Ever Smile from Payagyi), Misha & Djado (the sparkling Elders of a lost Akha village in the Golden Triangle), Isabelle Gruet, a magic versatile friend, and many others...