Entretien avec l'enthousiaste Pia Clemens, chroniqueuse de l'émission "Femmes de Paname" sur France Bleu Île-de-France.
A musical journey across Rajasthan
EXPLORE THE ROUTE & SPREAD THE WORD!
I've designed a musical journey from Delhi to Jaisalmer via Jaipur, Amber, Jodhpur, Pushkar... with the very reliable Shanti Travel agency and the priceless help of the Rajasthani network.
From FEBRUARY 10 TO 24, 2017, we'll meet poets, musicians, dancers, scholars, spiritual leaders, craftsmen and some extraordinary characters. The World Sacred Spirit Festival is also on our to-do-list!
This is a new project for French travelers, so get in touch :)
PRÉSENTATION PAR SHANTI TRAVEL :
"Poètes virtuoses, bardes errants, charmeurs de serpents, danseurs, marionnettistes, acrobates ou magiciens... incarnent quelques-unes des expressions les plus éclatantes du patrimoine indien et universel. Marcher sur la trace de leur épopée nomade, telle est l’invitation !
De Delhi à Jaipur, d’Amber à Ajmer, de Pushkar à Jodhpur, jusqu’à rejoindre les confins du désert avec Jaisalmer et Barna, ce voyage exclusif, imaginé avec la complicité d’Alain Weber, directeur artistique des festivals World Sacred Spirit de Jodhpur et des musiques sacrées de Fès au Maroc, a pour point d’orgue l’événement fétiche du Maharaja de Jodhpur, auquel vous assistez en tant qu’invité privilégié.
Accompagné par Edith Nicol, responsable de projets artistiques, "passeuse" spécialiste des musiques et traditions du sous-continent, vous vous immergez dans le monde artistique du nord de l’Inde et sympathisez jour après jour avec des personnages authentiques de ce petit monde voyageur pour découvrir les expressions dont ils sont dépositaires.
Parmi eux : Hameed Khan Kawa, multi instrumentiste pionnier qui s’envola vers l’Europe il y a trente ans ; Nathu Lal Solanki, l’époustouflant maître de la percussion nagara ; Suva Devi, la danseuse irrésistible ouvrant "Latcho Drom", film mythique de Tony Gatlif ; ou encore Gazi Khan Barna, leader de l’ensemble folk Divana qui écume les scènes internationales les plus prestigieuses... Vous finissez ce voyage éclectique et enchanteur au plus près des Qawwâls du mausolée de Nizamuddin à Delhi, ces dévots louant le prophète, le vin ou l’amour par leur chant puissant."
"Women of Light" series
Wives of Manghaniyar musicians, near Pokran - Rajasthan (India) - 2009
Inspired-inspiring Vincent Moon (Fr)
A few lines written for the 15th edition of Les Orientales Festival where the filmmaker was invited.
« Il faut être nomade, traverser les idées comme on traverse les villes et les rues. » Francis Picabia (Ecrits II)
Le nomade se met-il en marche s’il n’a pas de terre promise à laquelle rêver ? Et à quelle terre peut donc bien aspirer Vincent Moon, de son vrai nom Mathieu Saura, lui qui crève les frontières à la vitesse d’un albatros, à la façon d’un Ulysse paisible ? Affublé d’un pseudonyme qui laisse songeur, la lune serait-elle son île d'Ithaque ou simplement le seul lieu acceptable précisément parce qu’elle est inatteignable ? Le photographe Depardon se souvenait d’un mot sensé sur l’errance : « [elle] est certainement l’histoire d’une totalité recherchée. » Car « l’errance n’est ni le voyage ni la promenade, mais bien la quête d’une réponse : que fais-je ici ? »
Sans trêve, Vincent filme la musique, sa genèse, ses lieux, partout où il passe – hasards choisis. Ses rencontres comme les petites perles d’un collier de vie déterminent la trajectoire. Ces jours-ci l’Amérique latine. Ces prochains mois, l’Asie centrale. Entre temps, Saint-Florent-le-Vieil pour une escale improbable, où il rêve d’ « une forêt où emmener des musiciens et se cacher, d’un coin de nature avec des bruits d’animaux… »
Comme tout cinéaste accompli, il fait de la caméra le prolongement de son œil et de son cœur. Il s’efface ou plutôt devient silencieux pour se livrer à l’expérience du monde. Assez pour que ses images soient la trace vraie de ses vagabondages et deviennent les nôtres par ce qu’elles montrent d’altérité. « Comme dans l’œuvre universelle et pourtant si intime de Saint-Exupéry, n’existe plus ni temps, ni espace. »
Scruter quelques films parmi les centaines qu’il sème sur internet en libre accès, c’est entrer à l’intérieur de la sensation que provoque la musique. L’image lisse devient « chair animée » à travers ces détails qu’il absorbe en les laissant vivre jusqu'à l'instant de la restitution. Temps réel, son direct, spectacle de rue en prise unique. « Quand Vincent tourne, la caméra se retourne : les musiciens-acteurs, les spectateurs, badauds et autre accessoires vivants ou inertes, conscients ou non, sont conviés et le tournage devient théâtre ! (…) Cette innocence si calibrée rend invisible l’énorme mise en scène qui fait de l’apparente improvisation, la dimension la plus maîtrisée du vrai spectacle populaire.» – Jean-François Estienne, Maison de France, Rio de Janeiro (2013)
D’une cérémonie champêtre de jeunes madones aux confins de la Tchétchénie aux obscurs rites sorciers de Java, il y a là « collection subjective et nomade d’enregistrements sonores visuels et culturels du monde », bien loin de l’esprit tatillon de l’ethnographe. Et parfois, des voix pudiques, saturées de mémoire, tributaires de la terre, dans lesquelles crépite la grâce, indiscutable.
Dresser une cartographie imaginaire suppose qu’instinct et conscience aient fait pacte d’allégeance mutuelle. L’art de l’Instant est exigeant. Vincent Moon semble le maîtriser parfaitement.
website _ vincentmoon.com |
label _ petitesplanetes.cc |
vimeo _ vimeo.com/channels/petitesplanetes |
bandcamp _ http://petitesplanetes.bandcamp.com |
blog _ fiumenights.com | republic _ temporaryareas.com
Songs of the Mad & Free Men, West Bengal [Fr]
Ménestrel itinérant, chanteur mystique, mendiant philosophe, voyageur de l’esprit, paysan visionnaire, individu viscéralement libre et humaniste… Qu’il soit né hindou ou musulman, bâul ou fakir, celui qui cherche l’absolu explore, loin des orthodoxies religieuses, des observances rituelles et des règles de la société villageoise.
Bâul tirerait son origine du sanscrit vatula : au sens propre, « éventé » ; au sens figuré, « fou ». Ainsi proclamé, le poète mystique fait de la pratique [praxis] du corps son sacerdoce, car Tout est dans le corps, ce microcosme de l’univers – ainsi que le professe Fakir Lalan Shah, le Saint de Kushtia (1792-1890)[1]. Ainsi, si l’homme est la mesure du Sacré, pourquoi chercher l’objet du désir ailleurs qu’en Soi-même ?
L’Homme du Cœur, l’Homme insaisissable ou encore l’Homme libre, nommé Moner Manush, est cette part incarnée de l’âme qui prévaut sur le divin transcendant. Il est ce Maître invisible et sans forme que recherchent au présent, inlassablement, le bâul et le fakir engagés. Il est cette clé dont on devient dépositaire à travers le sâdhana, la seule action qui ne soit pas temps perdu. S’ouvrir à l’expérience de Dieu en soi, notamment par l’union des principes masculin et féminin, telle est la quête.
Le bâul et le fakir apprécient les rassemblements – ceux des célébrations festives du monde rural, comme ceux du quotidien –, mais ni l’un ni l’autre ne se reconnaissent dans une communauté d’attache. Ils sont iconoclastes, ils peuvent déranger. En particulier les extrémistes tous azimuts pour lesquels ils personnifient une menace contre le dogme et la coercition religieuse ; mais aussi, en un sens, la bourgeoisie bengalie qui, bien que férue de poésie et amoureuse de Rabindranath Tagore, ce héros national qui les fit connaître au monde intellectuel, s’accommode moyennement de ces marginaux qui heurtent la bonne conscience brahmanique par leurs pratiques excentriques. Au mieux, on les juge exotiques.
Shepherds in the rocky hills, Gujarat
The Rabari people
Songs of the Boatmen of the Ganges Delta... [Fr]
"The floating melodies", ainsi que les nomme mon ami Saurav Moni...
« Bateau, mon cher ami, / Tiens bon le fleuve, cher ami, / Suis le vent de Dieu, cher ami. / Ô mon ami, / La rivière ne compte ni berge ni rivage, / Et l’eau est ce violent bouillon, / Face à un tel danger, / Personne ne m’accompagne, / Ô mon ami, où donc es-tu ? »
Région des Sundarbans : d’innombrables rivières, telles des lianes lacérant un paysage salé, camaïeux de vert et gris ; des langues de terre flottantes que l’on devine menacées d’engloutissement à chaque crue ; des jungles éparses, comme autant d'encres enfouies dans le secret lagunaire – la mangrove, monopole des tigres et des cueilleurs de miel. Des villages de boue et de paille adossés aux digues, non électrifiés ; de petites parcelles entre pousses et sables, où s’égarent quelques chèvres chétives.
Au crépuscule, derniers scintillements des eaux dont l’apparence laiteuse a coutume de tromper ; une teinte rosée pour parfaire le ciel. De bas en haut, monde liquide et aérien absolument mobile, comme un miroir. Puis l’épaisseur poisseuse de la nuit. Et des hommes, sur la pointe des barques, se fiant aux étoiles…
Il est des endroits où le fleuve, omniprésent, et ses humeurs, décident de la destinée de chacun. Et personne ne se verrait contester sa puissance.
Wishing to wish
2013
"Golden telegraph" - Excerpt from a travel diary in Burma [Fr]
Dedans jusqu'au cou, jusqu'au cœur - Virage plein est - KengTung
Depuis l'ouest de l'Etat, routes barrées par la junte - Centaines de kilomètres impénétrables pour d'obscures raisons - Les Shans s'organisent, dit-on - Accès par voie aérienne dans l'un ou l'autre des deux vieux bolides à hélices - Complicité du touriste obligeant grimace, saignée dans ses dollars - Pleine mousson, le sourire barbouillé de rouge des hôtesses n'y peut rien - Vol taxi W9119 zigzaguant au-dessus du pays : depuis Heho, à 4 reprises, s'envole et regagne la piste - Je m'abandonne -
Plis hirsutes de montagnes parsemées de jungles, sillonnées de cours d'eau, quadrillés de chemins boueux, ponctués de rizières fluorescentes, émaillés de légendes - Triangle d'Or - A mesure que l'avion progresse, l'imaginaire s'élime, s'affute, dans un même mouvement - Frontières si proches, isolement si grand... - Carrefour éclatant, royaume perdu - Milices insurgées, armées communistes, seigneurs de l'opium, bandits fidèles, satrapes des maquis, casinos dissimulés, caravanes blanches, jeux de chasse, tribulations nocturnes, héros divinisés taï khun tels Khun Sa ou Sai Leun - Fragiles redditions et pactes militaires sur la base d'échanges douteux - Dans le fief des mécréants, allez savoir qui est le plus hors-la-loi - Cigarettes chinoises, paraboles thaïlandaises, buffles laotiens - Surtout, mosaïque de villages akha, palaung, wa, lao, eng, lishaw et j'en passe - Règne des Nats et des croyances animistes, perçées des missionnaires et conversions à la louche, cimetières et wat plutôt que kyaug... - Sous mes pieds, la source du fantasme, concentrée en un nom magnifique : Birmanie -
Faces of children
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